• Anastasia Houessou
• 18 Nov, 2024

Le lancement officiel de la campagne de commercialisation du coton graine pour l'année 2024-2025 s'est tenu le jeudi 14 novembre 2024 à Sokka, un village de l'arrondissement de Fô-Bouré, dans la commune de Sinendé, département du Borgou. Cette cérémonie a eu lieu en présence des acteurs de la filière coton, des responsables de l'Association Interprofessionnelle du Coton (AIC)et des ministres de l'Industrie et du Commerce, Shadiya Alimatou Assouman, et de l’Agriculture, de l'Élevage et de la Pêche, Gaston Dossouhoui.

Après une campagne difficile en 2023, notamment à Nikki, où les résultats avaient été décevants, la production cotonnière béninoise a montré des signes de reprise. L'Association Interprofessionnelle du Coton (AIC), par la voix de son président Eustache Kotingan, a mis en avant les mesures de soutien, notamment les subventions pour les traitements préventifs contre les ravageurs, qui ont permis d’atteindre une production nationale de près de 599 456 tonnes pour la campagne 2023-2024. Pour la campagne 2024-2025, les prévisions sont encore plus prometteuses, avec un objectif de 669 000 tonnes, établissant ainsi une base solide pour un développement soutenu jusqu'en 2026. Pour cette campagne, les producteurs peuvent espérer des prix attractifs : 300 F CFA/kg pour le coton graine conventionnel de première qualité, et 360 F CFA/kg pour le coton biologique. Ces prix sont de nature à encourager la production et à améliorer les revenus des producteurs. Le ministre Gaston Dossouhoui a, quant à lui, exprimé ses félicitations aux producteurs et aux différents acteurs du secteur cotonnier pour leur contribution substantielle à la croissance du secteur agricole béninois.  « Avec la détermination de chacun, nous visons les 669 000 tonnes, cette saison », a-t-il annoncé. Il a aussi souligné les avancées réalisées dans la lutte contre les ravageurs et les effets des conditions climatiques difficiles, grâce à des pratiques agricoles plus résilientes. Dans son discours, la ministre de l’Industrie et du Commerce, Alimatou Shadiya Assouman, a mis en avant les retombées positives du coton sur le secteur industriel, notamment à travers la récente Journée Mondiale du Coton, qui s’est tenue pour la première fois en Afrique, au Bénin, en octobre 2024. Cet événement a permis de consolider des partenariats stratégiques, notamment avec le programme Better Cotton Initiative. Elle a aussi souligné les opportunités offertes par la transformation locale du coton, notamment dans la zone industrielle de Glo-Djigbé, où les produits dérivés du coton (de la fibre au fil, du tissu à l’huile) jouent un rôle clé dans la création d’emplois et la valorisation des ressources du pays. La ministre a aussi réitéré l’appel du gouvernement à l’égard des égreneurs et des transporteurs, afin de respecter scrupuleusement les normes de qualité, condition indispensable pour renforcer la compétitivité du coton béninois sur le marché mondial.

Enfin, les autorités locales, représentées par Sanni Bio Kouri, maire de la commune de Sinendé, et Sanni Bio Bayé, secrétaire général de la préfecture de Parakou, ont réaffirmé leur engagement aux côtés des acteurs du secteur pour la valorisation du coton béninois et la réussite de cette campagne. Ils ont également encouragé une mobilisation collective afin d'atteindre les objectifs ambitieux de cette nouvelle campagne de commercialisation.L'AIC a mis en œuvre une stratégie financière ambitieuse en débloquant près de 4 milliards de FCFA d'avances pour soutenir les opérations de récolte et de commercialisation. Ce soutien, combiné au maintien des prix d'achat du coton graine, constitue un levier essentiel pour atteindre l'objectif national d'un million de tonnes de coton d'ici 2026. La campagne de commercialisation 2024-2025 s’inscrit donc dans une dynamique de relance et de croissance pour la filière cotonnière béninoise. Grâce à des mesures de soutien gouvernementales et à une coopération renforcée entre les acteurs du secteur, le Bénin espère non seulement augmenter sa production cotonnière, mais aussi promouvoir la transformation locale et renforcer sa compétitivité sur le marché mondial.

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